Mardi le chef m’envoie un mail :
"Wouaf, j’ai besoin de toi pour faire quelques achats, il faut fêter l’anniversaire de Mamur et on va le faire au bureau ; alors comme Odi est très dépensière je crois que tu vas pouvoir m’aider. Rendez- vous, 16h chez Félix Popotin."
Flûte, c’était pas prévu, je devais faire le Bul avec un mondial . Mais si c’est pour Mamur alors là…
J’arrive à l’heure cette fois, faut que je marque des points, Cthulu a pas fait grand-chose cette semaine, Sergent a dormi sur ses lauriers et Odi dans son lit.
A 18h30, une limousine s’arrête devant moi et le chef s’en extirpe ; oh le chef est beau comme un Dieu, survêtement bleu bandes blanches, tee-shirt vert largement échancré au cou et manches très près du haut des bras (un marcel quoi !), cravate rose pâle et mocassins Westoooon.
- ah t’es là, me lance t’il en copain
- bonjour chef, vous êtes...
- élégant, tu veux dire ?
- voila c’est ça (je ravale « en retard » à temps)
- oui, bon, j’ai vernissage de Tessy juste après, je n’aurai pas le temps de passer me changer, ça fait pas trop chic pour faire des courses ?
- oh non chef , un rien vous va
On entre dans la boutique, moi poussant un caddie à 2 roues et lui, piochant au hasard des rayons de quoi sustenter la foule prévue.
- on sera combien chef ?
- euh je sais pas encore mais du monde
- ah
Chouette, 2 boîtes de bretzels, 3 sachets de chips au concombre et une caisse de Champomimi, ça va être LA fête de l’année, je sens.
- maintenant Wouaf, ne manque que le cadeau ; tu as une idée ?
- ben , Mamur cet été il a fallu que lui prête ma crème à bronzer
- parfait ça m’aide
et hop, un tube de dentifrice rejoint le tas de bonnes choses
- chef , c’est du dentifrice ça
- oui je sais mais si tu lui prêtes ta crème à bronzer elle n’en a pas besoin
- effectivement …
- bon on a fini, tu vois quelque chose à rajouter ?
- non non ça va être copieux, faudrait pas gâcher, s’il en reste on en fera quoi ?
- c’est prévu, Wouaf, on l’enverra à Oscar pour Prohair, peut être qu’ils abandonneront les charges contre nous ; ah puis tant que j’y suis, prenons un cadeau pour Kart, une idée ?
- Kart il doit nous faire des recettes de cuisine…
- parfait, j’ai mon idée mais il n’y en a pas ici
Arrivés à la caisse, le chef sort sa carte bleue et après avoir réglé sans sourciller les 12 €, demande à la jeune femme aux ongles cernés de noir :
merci mademoiselle, pourriez-vous m’indiquer une pharmacie je vous prie ?
Et on y a pris 6 boîtes de laxatifs et 1 préservatif.
- on ne sait jamais , Kart au bridge c’est déjà pas gérable alors ses recettes , je crains le pire
- et le préservatif, chef ?
- c’est pour Cthulu, pour service rendu, 1 ça suffit bien…
- quel genre de service il rend Cthulu juste pour savoir ?
- il a mené l’enquête pour savoir qui a écrit l’article sur moi à Ici Pourri
- et c’était qui ?
- Fanneguy bien sûr, j’aurais dû m’en douter…
- le célèbre TD ?
- oui, tu sais bien , celui qui est belge avec un gros chien blanc
- et alors chef ?
- eh bien Wouaf tu connaissais déjà son talent d’écrivain à notre Cthulu , en plus il est brave
- ah oui ? (zut alors)
- il a mis un maquereau dans son pot d’échappement
- oh le vilain !!
- je parle de sa voiture, idiot
- ah, dis je dépité
- alalalala toi alors… à propos tu m’y fais penser, à Alala aussi lui faut un cadeau pour le remercier de ses poèmes
- qu’est ce qu’on y fait , chef ?
- on n’a plus que… (il chercha alors dans son porte monnaie et en sortit une pièce marron) 2 centimes
- oulalalala
- non pour Alala
- oui, je disais juste : oulalalala, ça va pas être en or son cadeau
- je suis pas chef pour rien, j’ai une super idée
- super, laquelle ?
- je vais lui faire un poème , ça coûte rien et ça fait plaisir ; dès que j’ai du temps j’y travaille, je t’appellerai tu me diras ce que tu en penses
- bien, chef
Et on se quitta devant mon vélo.
Et le lendemain, j’ai reçu son coup de fil :
- Tu es prêt ? j’ai eu une lumière cette nuit
- ah bon ? t’avais des coupures ?
- mais non !! le poème m’est apparu, écoute :
« alalala alala la oula ilalaou alalaitri alari »
- je comprends rien
- prends un crayon j’épèle :
« Ahlalalala, Alala, alla là
houla , il alla où ?
à la laiterie
Alala rit »
- on dirait du Prévert...( plutôt de la bouse marron mais je sus me taire)
- je ne te le fais pas dire ; bon, tu me trouves une photo de 1Alala et emballé c’est pesé
(pétard de pétard, jamais je vais oser lui en parler à 1Alala moi, il est gentil Jojo mais je vais perdre un copain …)
- c’est comme si c’était fait chef
- et n’oublie pas le reportage sur Nantes et sur Robin et sur la Pologne...
C’est là que j’ai raccroché comme un brave, seul face à un bataillon de légionnaires, et que je me suis remis sous la couette….